Droit animal Animaux liminaires

Marie-Françoise Hamard, conseillère déléguée aux animaux dans la ville de Strasbourg, réaffirme la position de la ville face aux « caricatures et les polémiques stériles » sur la question des animaux liminaires

Personnalité politique (1)

Photo Marie-Françoise Hamard
Marie-Françoise Hamard Élue municipale, déléguée à la condition animale (67) SE
Interpellez-la

Dans les médias

Dits nuisibles Municipale

Rats et animaux liminaires : la réponse de la conseillère municipale de Strasbourg Marie-Françoise Hamard

Son intervention lors du conseil municipal de Strasbourg de septembre dernier a suscité de nombreux remous dans l'actualité locale : la conseillère municipale Marie-Françoise a voulu clarifier sa position et ses propos concernant les rats et les "animaux liminaires".

10 mars 2021 à 18:30 | mis à jour à 18:32 - Temps de lecture : 4 min

Marie-Françoise HAMARD, conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville, adresse cette lettre ouverte aux Strasbourgeois :

« Le courrier des lecteurs des DNA atteste de leur inquiétude au sujet de la surpopulation de rats dans certains quartiers de notre ville et le sujet continue à mobiliser. Ces derniers jours ont en effet été animés par une volonté de polémique avec, en toile de fond, une vidéo postée sur les réseaux sociaux relatant mes propos « revisités ».

Que les choses soient claires : cette séquence est un montage tronqué, et donc truqué, de ma prise de parole le 21 septembre dernier en conseil municipal. Ce procédé dénature évidemment le sens de mon propos. Seule fait foi la vidéo originelle, disponible sur le site de la Ville de Strasbourg (voir ci-dessous, NDLR).

Je comprends que le terme “liminaire” puisse surprendre. Si je l’ai utilisé, c’est d’abord parce qu’aucun animal n’est nuisible par nature et ensuite parce que “nuisible” est supprimé depuis plusieurs années déjà de la loi Biodiversité et n’a donc plus de valeur légale.

J’ai très clairement dit qu’aucune solution satisfaisante n’avait à ce jour été trouvée pour réguler les surpopulations de rongeurs dans certains quartiers et souligné sans ambiguïté que je comprenais fort bien que les habitants vivent mal ce voisinage. J’ai précisé qu’il nous fallait trouver des solutions efficaces et pérennes au problème pour que cette cohabitation forcée n’évolue pas au détriment de notre propre confort. Quant aux punaises de lit, c’est une problématique très différente, amalgamée à celle des rongeurs par d’autres, et que je n’ai personnellement jamais évoquée.

Quoi qu’il en soit, les solutions magiques ne sortent pas du chapeau… et j’invite ceux qui penseraient que nous tentons d’atermoyer à interroger n’importe quelle municipalité de France, de Navarre et d’ailleurs : on vous confirmera qu’aucune dératisation classique ne donne de résultats. Ces produits hautement toxiques, outre qu’ils prolongent inutilement l’agonie des rongeurs dans de grandes souffrances, ne sont rien d’autre que des cautères sur des jambes de bois. Ils détériorent l’environnement, tuent d’autres animaux et sont inefficaces puisque les rats reviennent rapidement en aussi grand nombre.

Si les rats, qui passent la majeure partie de leur temps sous terre, envahissent nos rues et nos caves, c’est d’abord parce que nous leur offrons, par nos gestes inciviques irrespectueux du voisinage et de l’environnement, mais aussi avec un habitat parfois dégradé et une gestion de déchets à repenser, un garde-manger abondant sans cesse renouvelé. Ce sont des animaux d’une grande intelligence et ils seraient bien sots de s’en priver ! Le jour où on cessera de déposer des ordures dans l’espace public, les rats ne se promèneront plus le long de nos trottoirs ou dans nos squares. Ils retourneront sous terre où ils effectuent un remarquable travail de nettoyage des déchets, à raison d’une dizaine de kilos par animal et par an.

Le temps est venu d’abandonner ces méthodes anciennes pour réfléchir à des solutions modernes et durables. C’est pourquoi, loin des caricatures et des polémiques stériles, nous sommes au travail. Il est surprenant qu’on nous le reproche…

"Mauvaise foi"
Cette mauvaise foi est d’autant plus navrante que les membres du conseil, quelle que soit leur sensibilité politique, ont tous voté la création de la Mission d’Information et d’Évaluation sur les rats et animaux liminaires dans l’habitat que nous avons proposée. Ce groupe de réflexion, qui rassemble des élus, les services de la ville, mais aussi des interlocuteurs de terrain, des bailleurs sociaux et des experts, achève ce mois-ci ses travaux. Ils déboucheront sur la mise en œuvre d’une gestion intégrée des rongeurs, dans laquelle le concours des Strasbourgeois est appelé à jouer un rôle incontournable.

Je suis conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville mais ne me rallie pas pour autant à des idées saugrenues ou extrémistes comme on voudrait le faire croire.

J’aimerais que chaque Strasbourgeois en soit convaincu. Car avoir une approche différente des animaux ne signifie aucunement oublier les humains : en travaillant pour une régulation douce des pigeons, pour la recherche d’autres méthodes de dératisation, pour la stérilisation et l’identification des chats errants ou pour remettre sur pattes les chiens maltraités ou abandonnés dans notre ville, c’est aussi pour les Strasbourgeois que j’agis.

La malveillance trouve toujours de mauvais motifs aux bonnes actions. »

(Extrait de l'article des DNA)

Lire la suite

Sources

Partager cette prise de position

Attentes citoyennes

Sondage
Dits nuisibles
Sondage sur le thème Chasse & pêche
65%

des Français
désapprouvent le classement autorisant la « destruction » des animaux dits « nuisibles » (ESOD)

Parcourir les sondages
Sondage
Dits nuisibles
Sondage sur le thème Chasse & pêche
72%

des Français
estiment que l’État devrait favoriser et soutenir les efforts de coexistence entre les espèces sauvages et les activités humaines en minimisant le recours aux procédés létaux

Parcourir les sondages