Élevage

Corinne Lepage s'oppose au projet de ferme des 1000 vaches pour des raisons environnementales et pour des raisons de «bien-être animal»

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Personnalité politique (1)

Source associative

Nationale

Déclaration de Corinne Lepage reçue le 07.03.12

Monsieur le Président de Novissen,

Mesdames, Messieurs les élus des communes de Buigny-St-Maclou et Drucat Le Plessiel,

Mesdames et Messieurs les administrés,

Veuillez recevoir par ce courrier mon plus fervent soutien. Je vous soutiens parce que la cause que vous défendez est juste du point de vue écologique mais aussi parce que je crois dans les initiatives locales, les initiatives
de riverains, qui se regroupent, parce qu’ils ont une idée précise de ce à quoi devrait ressembler leur commune. Pour ou contre le projet de ferme laitière de 1000 vaches ? Contre, 1000 fois contre.
D’un point de vue écologique, je suis contre parce que les élevages « hyper-intensifs » sont plus délétères pour l’environnement que n’importe quelle autre forme d’élevage. Les enquêtes publiques ont beau montré que le
bilan carbone est bon sur ce type d’installations, elles en oublient toutes les autres dimensions de notre environnement. La protection de l’environnement, entendue par les services instructeurs de l’Etat, se résume à la lutte
contre le réchauffement climatique. Mais qu’en est-il de la protection de la biodiversité, de la lutte contre l’artificialisation des terres agricoles, de la maitrise des effluents nitratés d’élevage pour éviter les marées d’algues.
Cette installation est classée en ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement). Ce n’est pas un vain mot. Les exploitations ICPE présentent un risque supérieur au niveau sanitaire et écologique. C’est le SEVESO de
l’agriculture. On a le droit de préférer une agriculture traditionnelle, dont l’efficacité écologique n’est plus à prouver, plutôt qu’une agriculture industrielle avec les risques qu’elle comporte.

Du point de vue de la compétitivité des élevages, l’exploitation des 1000 vaches entretient un malentendu qui doit être clarifié pour les Français. L’élevage bovin, quand il reste dans des limites de tailles raisonnables, peut être

performant. Pour répondre au défi de la compétitivité des élevages, le seuil des exploitations classées en ICPE a déjà été relevé à 150 vaches traites dans le décret du 15 juillet 2011 relatif aux ICPE. Pourquoi pas. L’élevage français
souffre d’un manque de compétitivité au niveau international. Les tailles d’exploitation doivent augmenter pour atteindre une meilleure compétitivité. Mais comment fixer la taille maximum ? En rejetant le système hors sol. La
marge dégagée par une exploitation aussi concentrée, qui mise tout sur les économies d’échelle, peut être compensée par la mise à l’herbe, la réduction des intrants, la bonne utilisation des compléments alimentaires. Les éleveurs savent
cela. Une agriculture industrielle n’est donc pas la solution au problème de la compétitivité. Du point de vue du bien-être animal, il y a un rétropédalage qui n’est pas admissible. Il est possible, pour unexploitant, d’augmenter ses marges
autrement qu’en rognant sur le bien-être de ses animaux. La question du bienêtre rejoint la question sanitaire. Il existe un lien direct entre le stress vécu par les animaux et le développement de pathologies sur l’exploitation. Pour s’en affranchir,
les exploitants des grandes exploitations infligent un traitement antibiotique préventif, systématique, sur les animaux au lieu d’un usage curatif. C’est un coût sur l’exploitation. C’est aussi une question de santé publique.
Enfin, du point de vue social, nul doute que les emplois créés sur l’exploitation des 1000 vaches ne pourront compenser les problèmes de concurrence dans le bassin de la Somme. Une telle exploitation aura des effets induits.
Celui de rendre plus difficile l’installation de jeunes éleveurs sur des exploitations de taille modeste, celui de diminuer le prix du lait sur le bassin de collecte samarien. La création d’emplois sur la SCEA entraînera donc plus de précarité
pour les emplois des éleveurs alentour. Une exploitation de 1000 vaches, c’est une fausse bonne idée. Oui, les technologies investies sont intéressantes. Oui, il y a un problème de compétitivité dans les élevages laitiers. Mais laissons ces
modèles aux pays exigus. Nous sommes un pays d’agriculture. Nous avons la surface en prairie suffisante pour mener des élevages performants et éthiques. N’acceptons pas, au nom d’une idée faussement écologique, l’industrialisation de notre agriculture.

Monsieur le président de Novissen, Mesdames et Messieurs les élus de Buigny-St-Maclou et de Drucat le Plessiel, Mesdames et Messieurs les administrés, je vous renouvelle tout mon soutien dans votre démarche etm’engage à porter votre sujet

dans le débat public de la présidentielle.

Très chaleureusement,

Corinne Lepage

Paris, le 6 Mars 2012
Autre message co-signé Corinne Lepage et Eric Delhaye, en date du 12.03.12

A l’attention de Monsieur le Président deNOVISSEN

Monsieur le Président,

Votre association relayée par les élus locaux et de nombreux citoyens se mobilise contre le projet d’implantation d’un élevage industriel de 1000 vaches laitières et 750 veaux couplé à une unité de méthanisation
sur les terres de Drucat-le-Plessiel et de Buigny-Saint-Maclou dans la Somme.
Par ce courrier, nous tenons à vous apporter notre soutien appuyé et à réaffirmer notre attachement à une agriculture de qualité et paysanne, ancrée dans nos territoires.
Ce projet s’inscrit dans le modèle d’une agriculture industrielle hors-sol peu conforme avec le respect de la condition animale, la qualité de l’alimentation que les consommateurs sont en droit d’attendre et la protection d’un environnement sain.
CAP21 Picardie va relayer sur son site internet vos actions et nous nous tenons à votre disposition pour vous soutenir.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de notre considération attentive.

Eric Delhaye et Corinne Lepage,Députée Européenne, Ancienne Ministre.

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Crédits

Soumis par Thierry Lherm

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