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Dans une question orale, Anne Stambach-Terrenoir interpelle le gouvernement sur les dérogations à l'interdiction du broyage des poussins mâles

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Question parlementaire

Broyage des poussins Nationale

Question orale au Gouvernement de Mme Anne Stambach-Terrenoir députée (La France insoumise - Nouvelle Union Populaire écologique et sociale - Haute-Garonne ) :

Il était une fois une petite poule rousse qui avait trois poussins. » Nous avons tous en tête des images issues de nos livres d’enfant : la maman poule attentive à ses petits poussins, adorables petites boules de duvet jaune, qui sautillent en grappe autour d’elle.
Mais la réalité de l’industrie des poules pondeuses est tout autre. Les poussins naissent dans des couvoirs, alignés sur des grilles de fer, et, à peine sortis de l’œuf, au lieu de ressentir la chaleur des plumes de leur mère, c’est un tapis roulant froid qui les accueille. Puis, on les trie. Et s’ils ont le malheur d’être nés mâles, ils s’avèrent inutiles au système.
Alors on les broie vivants, ou on les gaze. Voilà, chaque année, le triste sort de 50 millions de poussins dans notre pays, mais aussi de 10 millions de canetons femelles car ce sont les mâles qu’on utilise pour la production de foie gras : des petits êtres vivants sensibles, sans défense, qu’on fait naître pour les traiter comme des déchets inertes, au mépris de leurs souffrances.
Devant l’émoi légitime des Français, le ministre Denormandie avait promis que l’année 2022 signerait « la fin du broyage et du gazage des poussins mâles ». « Cocorico ! », c’est le cas de le dire, nous serions même le premier pays, avec l’Allemagne, à prendre ces mesures.
Or nous voilà déjà à la fin de l’année 2022, et alors que l’Allemagne a tenu promesse, en France, nous découvrons que l’arrêté du 7 décembre dernier fait une exception pour les poussins issus de poules blanches. Ainsi, chaque année, 8,5 millions de poussins au bas mot seront toujours tués. Ces poussins-là souffriraient-ils moins que les autres ?
Le décret du 5 février 2022 prévoit une dérogation pour les poussins destinés à la consommation animale, mesure dont le débouché potentiel est sans limite : ces millions de cadavres d’oisillons sont ce qui sépare vos actions de vos promesses. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)
Vous avez donc menti aux Français (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES) , car nous pourrions, comme l’Allemagne, généraliser l’ovosexage. J’ajoute que les canetons femelles, qui ne sont pas visés par la loi, continueront donc d’être broyés ou gazés. Comment faire confiance à un gouvernement qui revient sur ses engagements et qui cède sous la pression de l’industrie agroalimentaire aux dépens de la souffrance animale ?

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Crédits

Soumis par Thierry Lherm

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Attentes citoyennes

84%

des Français
jugent inacceptable l'abattage des poussins mâles juste après leur naissance

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64%

des français
sont favorables à une interdiction européenne de la mise à mort des poussins et canetons pratiquée par la filière œufs et la filière foie gras

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