Élevage

Le sénateur Patrick Chauvet demande au Gouvernement des mesures contres les mairies et collectivités refusant de servir du foie gras

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Patrick Chauvet Sénateur (76) LC
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Question parlementaire

Gavage Nationale

Question écrite n° 26098 de M. Patrick Chauvet sénateur (Seine-Maritime - UC) :

Patrick Chauvet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les difficultés liées à la vente de foie gras. La gastronomie est incontestablement l'un des plus grands atouts de la France. Essentielle pour l'activité économique de l'ensemble de son territoire, fédératrice et facteur de cohésion sociale, elle est un des piliers de notre identité et de notre art de vivre qui est envié dans le monde entier.
Cependant, l'actualité récente a révélé que des maires de grandes villes (Grenoble, Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Villeurbanne …) ont décidé de ne plus servir de foie gras dans les réceptions officielles et les cantines scolaires. Ils justifient leur décision au motif que ce produit est issu d'un élevage qui va à l'encontre du bien être animal.
En effet, la pratique du gavage des oies et des canards est l'objet des plus vives critiques. On lui reproche d'engraisser « artificiellement » des animaux par une alimentation calorique et surabondante. Or la suralimentation est un phénomène naturel en lien avec la migration. Avant de partir, les oies et les canards ont l'habitude de manger abondamment afin de répondre à leurs besoins au cours du voyage de migration. Le gavage agit ainsi physiologiquement de la même façon sur le foie des oiseaux.
La profession est victime d'attaques répétées qui s'ajoutent aux contraintes actuelles. Non seulement les producteurs de foie gras doivent répondre aux obligations liées à la pandémie du covid-19 mais aussi à celles liées à la grippe aviaire, ainsi qu'aux hausses de céréales qui ne peuvent être répercutées sur les clients.
La filière qui fait vivre environ 100 000 familles est aujourd'hui fortement impactée par ces mesures de dénigrement d'ampleur. À l'initiative des collectivités et de certaines associations prétendues protectrices de la cause animale, les pressions sur les restaurateurs s'intensifient pour qu'ils diminuent, voir qu'ils cessent de proposer dans leurs menus, la consommation de foie gras. Pour les professionnels du foie gras cette attitude n'est plus tolérable.
Il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il entend prendre afin de faire cesser de telles pratiques.

En 2020, en France, 313 000 oies et 26,9 millions de canards ont été gavés, 14,5 millions de canetons femelles ont été éliminés.
Qu'ils s'agisse de gavage industriel (2-3 secondes par acte, largement prédominant dans la production) ou de gavage artisanal (45-60 secondes), les oiseaux gavés sont pris de diarrhées, de halètements (hyperventilation) et leur foie hypertrophié atteindra presque 10 fois son volume normal, rendant la respiration difficile, et les déplacements pénibles. Les sacs pulmonaires sont compressés, le centre de gravité des animaux est déplacé. Le foie gras est donc en réalité le résultat d’une maladie, la stéatose hépatique. Au-delà d’une certaine durée, la mort est inéluctable, même en cas d’arrêt du gavage : « après un gavage prolongé (15 à 21 jours), la récupération n’est plus possible, le foie gras de l’animal conservé vivant évolue vers la cirrhose »
Selon la directive de 1998 concernant la protection des animaux dans les élevages, le gavage est illégal. Elle stipule en effet qu’« aucun animal n’est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu’il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles » (article 14).
La recommandation de 1999 concernant les canards de Barbarie et les hybrides de canards de Barbarie et de canards domestiques interdit le gavage partout où il n’est pas déjà pratiqué (article 24).

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Crédits

Soumis par Thierry Lherm

Sources

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