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le 28 novembre 2013 -
Communication officielle
→ Européenne
Jean-Paul Besset dénonce le chalutage en eaux profondes comme une pratique de pêche destructrice des espèces marinesAgir ! Félicitez-le « Le 10 décembre 2013, les eurodéputés s’exprimeront sur la question du chalutage en eaux profondes que le Commission européenne propose d’interdire. Cette pratique de pêche, condamnée unanimement par les milieux scientifiques, est particulièrement destructrice des fonds marins. » Intégralité de l'article ci-dessous : TOUCHEZ PAS AUX ABYSSES! par Jean-Paul Besset Le 10 décembre 2013, les eurodéputés s’exprimeront sur la question du chalutage en eaux profondes que le Commission européenne propose d’interdire. Cette pratique de pêche, condamnée unanimement par les milieux scientifiques, est particulièrement destructrice des fonds marins. Pour Jean-Paul Besset, ce vote hautement symbolique oppose deux visions du monde. Il représente l’occasion unique de prendre conscience des limites objectives des ressources biologiques et de la nécessité de préserver l’équilibre des océans. Juin 2013. En adoptant à une écrasante majorité une réforme de la politique commune de la Pêche, le Parlement européen ose une petite révolution. Pour la première fois un secteur économique est prioritairement orienté vers la durabilité de son activité. Le niveau de la ressource halieutique, autrement dit la quantité des stocks de poissons (gravement compromis après des années de surpêche), sera désormais le critère déterminant pour permettre aux professionnels de la mer d’avoir accès au droit de puiser dans ce bien commun de l’humanité que constituent les poissons. Décembre 2013. Première mise en œuvre proposée au vote du Parlement par la Commission européenne : interdire le chalutage en eaux profondes, pratique de pêche particulièrement destructrice des fonds marins que les milieux scientifiques condamnent unanimement, d’autant plus qu’elle pourrait être remplacée sans dommages sociaux par des techniques plus sélectives comme la palangre. Entretemps, un vif débat a agité la commission pêche du Parlement qui s’est divisée entre ceux qui, comme les parlementaires écologistes, soutenaient la proposition d’interdiction et ceux qui, de droite comme de gauche, la refusaient. Un vote, le 4 novembre, donnait la majorité aux partisans du statu quo. Le 10 décembre, en session plénière à Strasbourg, l’ensemble des députés européens tranchera. De nombreuses voix s’élèvent, politiques comme citoyennes, scientifiques comme professionnelles. De larges secteurs de la société se sont emparés du débat, grâce au travail de conviction mené par les ONG, provoquant un phénomène social massif et inattendu : 650 000 personnes ont signé en quelques jours une pétition demandant, à l’appui de la proposition de la commissaire européenne à la Pêche et des positions du groupe écologiste, l’interdiction de la pratique du chalutage en mer profonde. Ce mouvement spontané témoigne de manière spectaculaire d’une volonté de préserver le fond des océans, patrimoine de l’humanité et précieux réservoir de biodiversité. Quoi qu’on en dise ici ou là, l’impératif écologique progresse dans la conscience collective. Triste constat En effet, cette technique de pêche ne s’embarrasse guère de précautions. Les filets raclent sans discernement le fond de l’océan, provoquant la destruction sans retour d’un patrimoine marin de plusieurs millénaires (coraux, éponges, sédiments), détruisant l’habitat et le milieu de vie d’espèce fragiles dont certaines sont encore inconnues, condamnant ces espèces à la disparition. Les pertes de biodiversité marine et les impacts sur l’écosystème sont incalculables. S’il n’y a plus de vie au fond, il n’y a plus de vie au-dessus. Cette atteinte à la vie abyssale, perpétrée dans les eaux européennes par quelques flottes industrielles, principalement françaises et espagnoles dépendant d’enseignes de la grande distribution, s’opère au profit d’une rentabilité économique dérisoire. Elle est largement subventionnée et s’avère socialement non durable. D’après une récente étude d’un institut économique britannique [1], "les coûts de la pêche en eaux profondes dans les eaux de l’Union Européenne sont démesurés par rapport à l’importance commerciale de ce segment d’activité, qui équivaut à seulement 1,5% des captures dans l’Atlantique Nord-Est." Cette même publication assure que "chaque tonne de poisson pêchée coûte entre 388 et 494 euros à la société". Non seulement le chalutage profond détruit l’environnement marin, mais il coûte cher à l’économie et aux contribuables. Le toujours plus La proposition de Maria Damanaki, la Commissaire européenne à la pêche, est claire. Il ne s’agit pas d’interdire le chalutage en général, il ne s’agit pas plus d’interdire la pêche en eaux profondes, il s’agit de mettre fin à une pratique de pêche destructrice, le chalutage profond qui ratisse le fond des mers en se comportant comme un bulldozer dans un jardin. L’alternative pour plus d’emplois Parmi toutes les pratiques de pêche, le chalutage fait partie des moins performantes du point de vue du nombre d’emplois rapporté au tonnage des captures. Des méthodes telles que la pêche à la palangre génèrent six fois plus d’emplois et leur impact sur l’environnement marin est bien moins préjudiciable. En juin 2013, lors d’une audition au Parlement européen, un chercheur [3] démontré qu’une année de chalutage profond entraîne les mêmes dommages que 800 ans de pêche à la palangre . Il est possible de développer une pêche en eau profonde respectueuse de l’océan et des grands fonds grâce à des chalutiers reconvertis en palangriers grâce aux subsides européens. Les premiers gagnants seront les pêcheurs. Deux visions du monde Jean-Paul Besset Notes : [1] NEF the New economics foundation "Le fond du problème" Novembre 2013 [2] Commission européenne, 2013, Complementary information to the Commission’s Impact Assessment (SWD(2012)203 final) 13th June 2013. [3] "The impact of deep-water longline on epibenthic invertebrates" T.Morato and C. Pharm IMAR / DOP Univ. Açores Portugala
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