Débats :
Mardi 14 novembre 2017 - Strasbourg
Plan d'action pour le milieu naturel, la population et l'économie (débat):
Michel Dantin (PPE):
Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, le plan d’action que vous nous proposez associe dans son titre le milieu naturel, la population et l’économie. Voilà bien un juste équilibre.
La préservation de la biodiversité est un objectif que nous devons partager avec la population, avec toute la population, celle directement concernée par les mesures prises autant que les populations plus lointaines. Natura 2000 est ainsi une démarche constructive si elle est accompagnée par des moyens suffisants pour sa mise en œuvre, permettant l’adoption de nouvelles pratiques par la population et le développement d’une économie active et dynamique.
Mais tel n’est pas le cas de notre gestion actuelle des grands prédateurs, les grands carnivores, en particulier. La Commission s’entête à maintenir une protection stricte du loup, sans tenir compte des impacts sur l’élevage et la vie des territoires ruraux, y compris pour l’activité touristique.
Aujourd’hui, les éleveurs ont tout essayé. Ils ne disposent d’aucun moyen de protection efficace face à la prédation du loup, animal déterminé, intelligent et roublard. La vision idyllique du loup relève d’une approche urbaine bien lointaine de la vie réelle des territoires qu’il fréquente. J’en viens.
Monsieur le Commissaire, permettez-moi de vous poser deux questions: avez-vous déjà eu à faire face à un berger désespéré qui s’effondre devant vous en pleurs? Êtes-vous prêt à demander une révision de la Convention de Berne?
Question avec demande de réponse écrite P-007784/2016
à la Commission
Article 130 du règlement
Eric Andrieu (S&D)
Objet: Révision du statut du loup :
Ces dernières années, au sein de l’Union européenne, les éleveurs ovins, caprins mais aussi bovins doivent faire face à une augmentation sans précédent du nombre d’attaques de loups, qui occasionnent d’importants dommages économiques pour leurs exploitations.
Les derniers recensements de cette espèce protégée indiquent par ailleurs une forte expansion des populations, non seulement dans les zones de montagne mais aussi en plaine.
Devant le sentiment d’impuissance des éleveurs, les traumatismes engendrés et, surtout, les conséquences sur l’économie de certains territoires fragiles, quelle est la stratégie de la Commission pour juguler ce phénomène et venir en aide aux producteurs?
La Commission envisage-t-elle de faire réviser enfin la Convention de Berne et d’adapter la directive 92/43/CEE du Conseil, du 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages, en déclassant le loup du statut d’espèce «strictement protégée» au statut d’«espèce protégée», et de permettre ainsi une gestion plus équilibrée de ces populations?
Question avec demande de réponse écrite E-014555/2015
à la Commission
Article 130 du règlement
Nadine Morano (PPE)
Objet: Révision du statut de protection du loup
L'embargo russe, les distorsions de concurrence, l'absence de compétitivité, les mauvaises conditions climatiques et la surproduction mondiale sont à l'origine de la crise profonde vécue par le secteur agricole européen. À ces facteurs s'ajoute dans certaines régions, et notamment dans le Grand-Est français, la problématique du loup, dont les attaques causent des dégâts importants sur les troupeaux d'ovins. Le nombre croissant d'animaux tués mais aussi la baisse de la production laitière et de la mise bas ont des conséquences financières et psychologiques importantes sur les éleveurs, qui envisagent à contrecœur d'abandonner leur métier. Les possibilités d'action des pouvoirs publics face à ce problème sont limitées par l'application de la convention de Berne et de la directive "Habitats", qui classent le loup comme animal "strictement protégé". Cette situation est d'autant plus intolérable que le loup n'est plus menacé d'extinction depuis 2009 et que sa population n'a cessé de croître ces dernières années.
Face à cette situation, la Commission peut-elle indiquer si elle envisage de rouvrir le dialogue avec les agriculteurs sur une possible révision de la directive "Habitats" et sur le déclassement du loup dans la convention de Berne?
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