Chasse & pêche

La ministre de l'Écologie assouplit les possibilités de chasse à Saint-Pierre-et-Miquelon

Source associative

Nationale

article de la LPO:

Saint-Pierre-et-Miquelon : l’Etat favorise la chasse au détriment de la biodiversité
Vous avez jusqu'à ce soir pour répondre à la consultation publique de deux projets d'arrêtés.

Saint-Pierre-et-Miquelon est un archipel français d'Amérique du Nord situé dans l'océan Atlantique nord, à 25 km au sud de l'île canadienne de Terre-Neuve. L'archipel est composé de deux îles principales : Saint-Pierre et Miquelon.

Deux projets d'arrêtés concernant la chasse à Saint-Pierre-et-Miquelon sont mis à la consultation du public sur le site Internet du Ministère de l'Ecologie jusqu'au 10 avril 2015. Ils visent tous les deux à favoriser la chasse au détriment de la biodiversité. Et pour cause : non seulement ils ne permettent pas une gestion durable de la faune par l'Etat français mais ils favorisent au contraire sa régression à l'échelle régionale.

Le premier vise à permettre la vente de certains gibiers tués à la chasse : le Cerf de Virginie et le Lièvre variable, tous deux considérés comme « exotiques » et impactant pour la végétation locale.

Le deuxième prévoit d'assouplir la réglementation de la chasse en mer, sans aucune justification scientifique mais seulement pour offrir aux chasseurs locaux des conditions de chasse plus complaisantes et interdites en métropole, à savoir autoriser :

La chasse des canards marins en bateau à moteur (alors que celle-ci est strictement interdite en métropole)
Le transport d'autant de fusils que de chasseurs à bord, alors que le nombre de fusils par bateau est limité à deux en métropole.
La LPO n'est pas favorable à ce projet d'arrêté car :

Les chasseurs de Saint-Pierre-et-Miquelon sont ceux qui chassent le plus tardivement les canards marins puisque la chasse est autorisée du 1er octobre jusqu'au 31 mars (art. R 424-13 du code de l'environnement) soit 6 mois et se poursuit en réalité illégalement, avec la complicité de l'administration, jusqu'au 30 avril chaque année, cela malgré des jugements du tribunal administratif de St Pierre et Miquelon et alors que les canadiens limitent leur chasse à 3 mois (fin novembre à fin février).
Il n'y a également aucun programme de suivi, bilan fiable ni mesure de transparence et d'évaluation concernant les oiseaux prélevés à la chasse dont les canards marins par les chasseurs de l'archipel… Les chasseurs de SPM ne remplissent pas un carnet de prélèvement ni ne sont assujettis à des quotas de prélèvement maximal (PMA.). C'est là un non-sens en terme de gestion durable des espèces.
L'arrêté aurait donc pour effet d'augmenter la pression de chasse sur des espèces fragiles, notamment les eiders à duvet et de mettre en péril les efforts consentis par les pays limitrophes pour la gestion durable de cette espèce qui connaît une dynamique de population lente (taux de survie des jeunes de 50%, pertes hivernales graves …) et supporte déjà d'importants prélèvements.
Plutôt que d'assouplir encore les possibilités de chasse sur l'archipel, déjà bien trop laxistes, et comme les populations de ces oiseaux sont « partagées » avec les pays voisins (Terre-Neuve, Canada), le Ministère de l'Ecologie devrait plutôt :

Harmoniser sa réglementation de la chasse avec la réglementation canadienne en adoptant notamment une date de clôture de la chasse des oiseaux marins au plus tard fin février, comme dans les territoires canadiens voisins ;
Mettre fin au braconnage des eiders qui a lieu chaque année du 1er au 30 avril, en pleine migration prénuptiale de ces espèces, avec la complicité des pouvoirs publics ;
Instaurer un carnet de prélèvement obligatoire destiné à fournir des estimations du nombre d'oiseaux de chaque espèce abattus annuellement. Un tel processus, en concert avec des inventaires, permettrait l'établissement d'un quota de prélèvement (PMA) global et individuel (journalier et par saison) basé sur des données scientifiques et une gestion évolutive et durable des populations d'oiseaux migrateurs considérés comme gibier à Saint-Pierre et Miquelon ;
Retirer de la liste des espèces chassables les espèces menacées d'extinction et figurant sur la liste rouge mondiale de l'UICN, ainsi la macreuse brune et la harelde boréale, et leur accorder le statut d'espèce protégée.
Ce vendredi 10 avril, agissez en faveur de la biodiversité de Saint-Pierre-et-Miquelon en répondant aujourd'hui à la consultation publique sur ces arrêtés. Vous pouvez reprendre les arguments la LPO mais en donnant une tournure personnelle à votre courrier sinon il ne sera pas pris en compte.

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