Droit animal

Pour Nathalie Arthaud la prise en considération des animaux est une préoccupation progressiste

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La prise en considération de la souffrance animale fait partie de ces préoccupations et de cette conscience. C’est une préoccupation fondamentalement progressiste et il est positif que ce genre de problèmes émerge.
(extrait de l'article de Nathalie Arthaud)

Condition animale

Prendre en considération la souffrance animale

Les idées sur les liens entre les êtres humains et les animaux n’ont cessé d’évoluer, tant du point de vue des conceptions philosophiques et scientifiques que du point de vue des sentiments de la majorité des gens. En Europe, jusqu’au 18e siècle, même les penseurs les plus avancés considéraient que, par rapport au monde animal, ce qui faisait la spécificité humaine était d’avoir une âme. Les premiers matérialistes de ce 18e siècle eurent l’audace d’imaginer que de la seule matière et de son organisation puissent émerger non seulement la vie mais aussi la pensée, renouant ainsi le lien entre l’humanité et toutes les espèces vivantes. Puis Darwin, avec la découverte de l’évolution des espèces, a donné des fondements scientifiques précis à cette vision unifiée des êtres vivants. À partir du 19e siècle, dans les villes des pays les plus industrialisés, à commencer par la Grande-Bretagne, où la première loi sur la protection des animaux date de 1825, des sentiments différents envers les animaux ont commencé à émerger publiquement. Ceux-ci attisaient en retour l’intérêt scientifique pour l’étude du comportement des animaux.

Aujourd’hui, les découvertes scientifiques nous permettent de comprendre la sensibilité des différentes espèces animales en comprenant leur système nerveux. Nous savons que certaines espèces ont un langage qui peut même être très élaboré et que certaines, les plus évoluées, sont capables d’avoir une conscience de soi comme les grands singes, avec tout ce que cela implique de conscience des autres et de sensibilité à la souffrance d’autrui. Le primatologue Franz de Waal a raconté qu’il avait observé une femelle bonobo, espèce très proche des chimpanzés, aider un oiseau blessé à s’échapper de l’enceinte du zoo où elle-même était retenue. Mais de toutes les espèces animales, l’espèce humaine est celle qui a pu produire la pensée abstraite la plus élaborée, socle de tout notre développement social. Et notre sensibilité à la souffrance d’autrui jusqu’à la sensibilité à la souffrance des autres espèces animales, ce respect de l’autre et de la vie en général, est d’abord l’expression de la capacité, grâce à notre pensée abstraite, de nous mettre à la place de l’autre.

C’est aussi cette capacité qui est à la base de la soif de compréhension de l’espèce humaine et donc du progrès scientifique. En retour, ce progrès scientifique a constamment élargi l’horizon de notre compréhension du monde. C’est ainsi que l’humanité a pris conscience de la nécessité d’être responsable de son environnement et des conséquences de son action. La prise en considération de la souffrance animale fait partie de ces préoccupations et de cette conscience. C’est une préoccupation fondamentalement progressiste et il est positif que ce genre de problèmes émerge.

Les marxistes, à commencer par Marx lui-même, dès avant le succès du darwinisme, ont toujours vu en l’être humain un produit de la nature. Et la philosophie marxiste a toujours défendu l’idée du respect de cette nature et de toutes ses formes de vie, non à partir d’une conception mystique, mais à partir de la conscience que notre destin y était lié. Ce que Marx résumait dans son ouvrage Le Capital en écrivant : « La société elle-même n’est pas propriétaire de la Terre. Il n’y a que des usufruitiers qui doivent l’administrer en bons pères de famille, afin de transmettre aux générations futures un bien amélioré. » (Livre III, section 6, chapitre 46)

Mais si l’humanité peut avoir une conscience toujours plus aiguë de ce qu’elle devrait faire, son organisation sociale la paralyse. L’économie capitaliste, fondée sur la propriété privée des moyens de production et la sacro-sainte concurrence, l’empêche de planifier l’ensemble de ses actions, donc de les maîtriser et d’en contrôler les conséquences. Et c’est ignorer l’essentiel que de ne pas prendre conscience de cet obstacle fondamental au progrès humain et à une gestion harmonieuse entre les actions humaines et l’environnement dont fait partie le monde animal. C’est d’autant plus le cas que l’organisation capitaliste marque aussi au fer rouge de la recherche du profit toute l’organisation économique et toute la production. Rien n’y échappe, ni la production de nourriture, ni même bien sûr les conditions d’élevage et d’abattage des animaux.

Les profits de l’agroalimentaire, aux dépens des animaux et des hommes

En mars 2016, une vidéo tournée en cachette dans un abattoir du Pays basque par l’association L214 montrait comment certains animaux étaient saignés alors qu’ils étaient encore conscients, ce qui est illégal. À l’époque, le gouvernement avait réagi en annonçant des inspections systématiques de tous les abattoirs. Par la suite, d’autres vidéos filmées en caméra cachée par la même association ont rendu publiques les conditions d’abattages des bovins, des moutons, des cochons ou des chevaux.

L’objectif de cette association est de dénoncer l’abattage des animaux. Mais ce que montrent aussi ces vidéos, c’est la réalité du travail dans les abattoirs : un travail à la chaîne, déshumanisant, comme il en existe dans de nombreuses entreprises de production de différents secteurs de l’économie ; un travail rendu peut-être encore plus dur et plus violent justement par la souffrance et la mise à mort des animaux. Ce n’est pas ce sur quoi les associations de défense des animaux, ni la presse, ont insisté. Pourtant, toute une partie du problème est là. La situation des animaux dans les élevages et les abattoirs est, comme celle des travailleurs, soumise à la pression du profit capitaliste. Directement dans les abattoirs privés, indirectement dans les abattoirs publics, où elle est contrainte par les économies budgétaires. Et comment pourrait-il en être autrement ? Peut-on imaginer une multinationale de l’agroalimentaire accepter de voir réduire ses profits ou sa part de marché par souci de la souffrance animale ? Peut-on imaginer un gouvernement qui ne cesse de couper dans les budgets publics comme ceux des hôpitaux avec tout ce que cela a de criminel, n’agissant pas de même avec les services vétérinaires responsables du contrôle des abattoirs ? Même du simple point de vue de la souffrance animale, ne pas voir le rôle fondamental que joue cette recherche du profit revient à éluder les vraies causes des maltraitances dénoncées….

La sensibilité à la souffrance animale est un sentiment profondément humain dans tous les sens du terme. C’est celui d’être touché par la souffrance d’autrui, d’être capable d’empathie envers les autres, y compris les animaux. Et ce genre de sentiment altruiste doit pousser à vouloir comprendre le monde actuel dans sa globalité. Car comprendre que l’humanité est aujourd’hui empêtrée dans des contradictions où une infime minorité exploiteuse profite de sa position dominante pour étouffer la société, est la clé de bien des problèmes.

Cette compréhension peut pousser à vouloir agir consciemment pour mener le combat contre le système capitaliste actuel. C’est-à-dire exproprier la classe dominante pour mettre l’économie mondiale au service de tous. C’est le communisme. Ce n’est sûrement pas la solution à tout. Mais c’est le seul moyen pour que l’humanité soit enfin en situation de maîtriser ce qui n’est en définitive rien d’autre que sa propre société, rien d’autre que le fruit de ses propres actions. Et c’est le seul moyen qu’elle puisse enfin gérer consciemment toutes les conséquences de ses actes jusqu’à, par exemple, sa manière de s’alimenter et ses rapports avec le reste du monde animal.

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