Élevage

La sénatrice Laurence Rossignol demande au gouvernement d'avancer l'interdiction de l’élevage de visons et d'interdire le commerce de fourrure

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Question parlementaire

Fourrure Nationale

Question écrite n° 19276 de Mme Laurence Rossignol sénatrice (Oise - SER) :

Mme Laurence Rossignol attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique sur la question du danger d'épidémie de Covid-19 au sein des élevages de visons en France, suite à une alerte transmise par l'association L214 - éthique et animaux.
Le 4 novembre 2020, le Danemark a débuté l'abattage de la totalité des visons d'élevage du pays, soit plus de 16 millions d'animaux, suite à des cas de contaminations de la personne vers l'animal, puis de nouveau vers la personne. Cette décision n'est pas isolée en Europe : les Pays-Bas, l'Espagne ou la Grèce ont fait des choix similaires. Le 22 novembre 2020, c'est la France qui était touchée, avec la découverte de cas de contamination dans un élevage d'Eure-et-Loir.
Ces décisions ont été prises suite à la découverte d'une mutation du nouveau coronavirus transmissible à l'être humain chez ces mammifères, qui, selon le centre européen de prévention et de contrôle des maladies, pourrait compromettre l'efficacité d'un futur vaccin.
Cette mutation n'a rien de surprenant quand on connaît la réalité des élevages intensifs, quel que soit l'animal : des cages exiguës, dans lesquelles sont entassées, dans une promiscuité absolue, des dizaines de milliers d'animaux de faible diversité génétique. Ces facteurs constituent un terreau idéal pour les zoonoses et par conséquent ces élevages sont des bombes sanitaires : trois nouvelles maladies infectieuses sur quatre proviennent d'animaux, selon les centres de prévention et de contrôle des maladies des États-Unis.
Face aux risques que font courir les élevages de visons sur la santé mondiale, les pays européens les interdisent les uns après les autres. Les Pays-Bas ont déjà voté en juin 2020 en faveur de la fermeture de leurs élevages avant la fin de l'année, alors que celle-ci était initialement prévue pour 2024. En Italie, les 13 élevages du territoire devraient être fermés définitivement et l'élevage d'animaux à fourrure interdit. Le Danemark, pourtant premier exportateur mondial, va proposer une interdiction totale de l'élevage de ces animaux, a minima jusqu'en 2022.
Le 29 septembre 2020, la ministre de la transition écologique a annoncé qu'une fermeture progressive des élevages de visons allait débuter et qu'elle serait obligatoire en 2025. Alors qu'il ne reste plus que quatre élevages de visons sur notre territoire, il est inconséquent que notre pays prévoit un tel délai d'application pour cette décision.
Le plan de sortie de l'élevage de visons annoncé par le Gouvernement devrait être d'application immédiate : cette sortie pourra ainsi être organisée de façon à éviter de se retrouver, inéluctablement, dans la même position d'urgence que nos voisins, avec pour conséquences une crise sanitaire aggravée et une décision encore plus brutale pour la filière. Les visons d'élevage étant abattus en ce moment même, la période est pertinente pour mettre un terme définitif à cette industrie cruelle.
Il serait aussi aberrant de continuer à importer et commercialiser en France des fourrures étrangères, alors que sévit une pandémie mondiale : le rapport de l'organisation mondiale de la santé (OMS) du 5 novembre 2020 s'alarme de la situation des élevages de visons, et ce partout dans le monde. Pour être efficace et cohérent, le plan de sortie doit être total et la France doit cesser au plus vite tout commerce de fourrure sur le territoire national.
Alors que l'association L214 n'a jamais cessé de dénoncer dans ses enquêtes les dangers sanitaires de ces élevages et les conditions affreuses dans lesquelles sont élevés ces animaux semi-aquatiques, il faut désormais y remédier.
Elle souhaite donc connaître les mesures que le Gouvernement pourrait prendre pour avancer l'interdiction de l'élevage de fourrure et son importation sur le territoire national ; et pour éviter l'abattage brutal de milliers et de milliers d'animaux.

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Crédits

Soumis par Thierry Lherm

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