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Éric Schultz refuse de voter la subvention au Zoo de l'Orangerie et demande la fin de la détention des animaux sauvages et exotiques

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Des pistes existent pour faire du Zoo de l’Orangerie un équipement acceptable sur un plan éthique et moins onéreux financièrement pour la collectivité. Parmi elles, le renoncement à la détention d’animaux sauvages et exotiques, le recentrage de ses activités sur la présentation d’espèces domestiques, la conservation ou la valorisation de la faune locale.
Pour l’ensemble de ces raisons, et réaffirmant notre volonté d’une meilleure prise en compte de la condition animale et du respect du vivant dans l’ensemble des politiques que nous mettons en œuvre, nous ne voterons pas cette subvention.
(extraits de l'intervention d'Éric Schultz, adjoint au Maire de Strasbourg, Conseil municipal du 22 fevrier 2016)

Intervention d'Éric Schultz sur le point n°7 : Subventions 2016 au Zoo de l’Orangerie, au Parc Régional des Vosges du Nord et au Jardin Botanique :

Monsieur le Maire, Cher-e-s collègues,

Nous voici donc appelés une fois de plus à débattre de l’attribution d’une subvention de fonctionnement à destination de l’association des « Amis » du Zoo de l’Orangerie.

Nous avons eu à plusieurs reprises l’occasion de revenir sur ce sujet par le passé. Je ne m’attarderai donc pas sur les tenants et les aboutissants qui motivent notre ténacité d’écologistes sur ce dossier, mais je voudrais prendre malgré tout quelques instants pour faire un état des lieux du débat tel qu’il a été mené ces derniers mois et tel qu’il se pose aujourd’hui…

En effet, le 25 septembre dernier, le Conseil municipal a :

demandé explicitement la mise en œuvre « d’un plan de redressement financier [de l’association] pour l’exercice 2016 »,
réaffirmé sa volonté « faire évoluer le zoo de l’Orangerie vers des activités basées sur des objectifs renforcés de conservation, de sensibilisation et respectueux du bien-être animal »,
ainsi que son soutien à la démarche engagée en ce sens par ma collègue Christel Kohler au sein du Groupe de travail sur la place de l’animal en ville, une première nationale que Strasbourg peut être fière d’avoir mis en œuvre.
Dans la mesure où cette délibération a marqué un tournant important sur la question du zoo, et permis de dégager un compromis acceptable dans son intention comme pour son avenir, nous nous étions alors abstenus pour marquer notre volonté de sortir par le haut de la situation de blocage dans laquelle nous étions cantonnés.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Force est de constater qu’en dépit du travail de qualité engagé par le Groupe de travail, tout le monde n’a pas joué le jeu de la manière.

En effet, après avoir accepté le cadre mis en place par la collectivité dans un premier temps, l’association des « amis » du zoo, n’a eu de cesse par la suite de le contester, plus ou moins ouvertement, d’entraver son travail ou de contester la qualité de ses membres :

demande d’éviction de certaines associations du groupe de travail en octobre,
retrait unilatéral et refus de participer aux travaux du groupe en novembre,
publication très médiatisée début janvier d’un « livre blanc » plus que critiquable sur la forme comme sur le fond et véritable manifeste d’un autre temps fermant volontairement la porte à toute évolution structurelle de l’équipement dont nous leur avons confié la responsabilité…
Inutile de dire à ce stade qu’une telle attitude de défiance à l’égard de la Ville, justifierait à elle seule que nous intervenions pour marquer ici notre désapprobation et notre refus de cautionner de telles pratiques.

Ce serait déjà suffisant, mais je voudrais aussi attirer aujourd’hui l’attention du Conseil sur quelques éléments financiers qui méritent également d’être pris en considération :

Le zoo de l’Orangerie est en effet un équipement coûteux : 300 000 € de coût de fonctionnement annuel (soit, sur un mandat un peu moins de 2 millions d’€), 1,2 millions d’€ inscrits au PPI pour la rénovation de la mini ferme dans les années à venir.

Chacun en conviendra, ces montants sont d’autant plus considérables que nous sommes dans une période de raréfaction de l’argent public et de sobriété budgétaire qui nous impose d’évaluer en conscience la pertinence et l’efficacité de chaque € dépensés.

Or dans le cas d’espèce, plusieurs éléments nous interpellent :

est il raisonnable de continuer à financer à cette hauteur une structure à qui nous demandons depuis 2008 de nous présenter des éléments de maitrise budgétaire et qui ne s’est jusqu’à aujourd’hui guère acquitté de cette obligation ?
est il raisonnable de financer de cette manière une structure qui concède être pour la quatrième année consécutive en quasi cessation de payement et dont la quasi-totalité des ressources relève de la subvention de la ville ?
est il raisonnable d’engager un tel investissement pour un équipement payant (la mini-ferme), dont on peut légitimement douter de la capacité à dégager de nouvelles ressources ne serait ce que de par sa proximité avec un équipement gratuit (le « zoo ») ?
Bref, vous l’aurez compris, nous doutons non seulement de la bonne volonté de l’association des « amis » du zoo à s’engager dans un processus loyal et ouvert de concertation, mais aussi de sa capacité à se dégager de son addiction à la subvention publique et de présenter un modèle économique viable de gestion de cet équipement

Tout n’est pourtant pas perdu.

Des pistes existent pour faire du Zoo de l’Orangerie un équipement acceptable sur un plan éthique et moins onéreux financièrement pour la collectivité. Parmi elles, le renoncement à la détention d’animaux sauvages et exotiques, le recentrage de ses activités sur la présentation d’espèces domestiques, la conservation ou la valorisation de la faune locale.

Concernant la détention d’animaux sauvages ou exotiques, je voudrais rappeler ici qu’ils sont en partie à l’origine des couts de personnel élevés mis en avant par l’association dans ses publications

Un seul exemple : celui de ce fenec, donné par des particuliers à l’association il y a quelques années, qui vit depuis dans un cube de béton de moins d’un m² dans les réserves du zoo comme seul horizon et semble destiné à y finir sa vie… Franchement ? Est-ce entendable ? Ne serait-il pas plus heureux pour l’animal de lui proposer un lieu de vie plus adapté auprès de partenaires mieux à même de l’accueillir, plutôt que de le maintenir dans ces conditions ? Ne serait-il pas moins onéreux pour l’association (et donc pour la collectivité) de nouer ces partenariats plutôt que de continuer à maintenir sur site les animaux cédés par des particuliers avec les frais que cela entraine ?

Dans le même esprit, j’ai aussi entendu récemment les responsables du zoo nous faire part de leur volonté de garder en captivité les lynx de Sibérie compte tenu de leur espérance de vie désormais limitée (2 ans) et demander dans le même mouvement un aménagement par la ville de leur cage dès aujourd’hui, et bien évidemment un autre aménagement après leur disparition…

Double peine…

Double peine pour les lynx, qu’une fondation allemande située à une cinquantaine de kilomètres d’ici serait prête à accueillir sur les espaces naturels dont elle assume la charge.

Double peine pour la collectivité qui serait amenée à financer deux fois la réfection du même enclos, un enclos de moins de 100 m² alors qu’un lynx aurait besoin de près de 100 km² pour y vivre de manière paisible…

J’ai déjà été long. Mais vous aurez compris, Monsieur le Maire, cher-es collègues, que ce sujet nous tient à cœur et qu’il est difficile pour nous, écologistes, malgré les limites posées par la délibération et malgré le travail engagé par Christel Kohler, que nous soutenons pleinement, de donner aujourd’hui un blanc seing à une association qui en dépit de la main tendue en septembre dernier continue sans aucune retenue à exiger le beurre, l’argent du beurre et le sourire du contribuable… à défaut de celui des animaux qu’elle détient…

Pour l’ensemble de ces raisons, et réaffirmant notre volonté d’une meilleure prise en compte de la condition animale et du respect du vivant dans l’ensemble des politiques que nous mettons en œuvre, nous ne voterons pas cette subvention.

Monsieur le Maire, Chèr-es collègues, je vous remercie

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